COLLABORATION FRANCO-BRITANNIQUE

À la fin des années cinquante, Français et Britanniques ont un projet final, créer un avion supersonique. La principale différence entre leurs travaux respectifs est le fait que les Français cherchent à concevoir un moyen-courrier et  les Britanniques un long-courrier. Malgré cela, les deux nations se rejoignent sur le principe de l’aile delta, aile qui favorise la stabilité de l'appareil. Les Britanniques quand à eux proposent un nez pouvant s’incliner à des angles différents, une caractéristique déjà appliquée au Fairey Delta 2. Les deux nations sont également d’accord sur le choix des matériaux : une base formée d'alliage d’aluminium. Les moteurs seront des Olympus 593, co-réalisés par Bristol Siddeley Engines Ltd (futur Rolls-Royce) pour le propulseur de base et la SNECMA pour le système d’éjection.

Ainsi, Français et Britanniques vont se répartir la fabrication du concorde, voir l'image ci-dessous :

Image tiré du magazine Sciences et Vie Junior                (http://www.normandieniemen.com/BD_Concorde/concorde4.jpg)
Image tiré du magazine Sciences et Vie Junior (http://www.normandieniemen.com/BD_Concorde/concorde4.jpg)

Un accord intergouvernemental est signé à Londres le 29 novembre 1962. Il a pour but de partager la construction du Concorde en deux parties égales : chaque pays à sa propre chaîne d’assemblage, construit son propre prototype, et dirige alternativement la division technique. Ils partagent également le financement du programme, les travaux de développement et la production. Cette coopération pose cependant un certain nombre de difficultés d’ordre pratiques (alternance de la présidence, la langue, unités de mesure) et techniques (méthodes de travail). Au moment du refus de l’entrée de la Grande-Bretagne dans la communauté Européenne, les tensions entre les deux gouvernements s’accentuent. Finalement, malgré leurs menaces, les Britanniques ne se retirent pas du projet et l'un des plus grands avions de tous les temps voit le jour.

 

ANECTODE : En 1963, une discussion s’engage sur le nom du fameux avion. Le général de Gaulle le baptise « Concord», terme commun aux deux langues et faisant référence à l’entente entre les partenaires. Une polémique sur la présence ou non du « e » final oppose les deux pays. En 1967, Anthony Wedgwood Benn, ministre britannique de la technologie, fini par déclarer que le supersonique s’appellera « Concorde » dans les deux langues, le « e » évoquant « Excellence », « England », « Europe » et « Entente ».